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Prends ton rang en silence! Ce n’est pas “pour te taire” mais “pour nourrir ton esprit”


Autrefois, le rang d’école se faisait dans un silence presque absolu. Les enfants avançaient, parfois les mains derrière le dos, en suivant celui qui les précédait comme un collier de petites perles bien alignées. On appelait ça “le rang d’oignon”. C’était la règle, sans discussion possible. Cette image, pour beaucoup d’adultes d’aujourd’hui, évoque la rigidité, l’autorité froide et les gestes disciplinaires d’un autre temps. On imagine des enseignants sévères, des regards contrôlant chaque pas. Et que dire des.. conséquences. Et pourtant… si l’on gratte un peu sous cette vision figée, il y avait aussi autre chose : une forme de maîtrise collective qui permettait aux enfants de vivre un moment d’ordre et de concentration entre deux activités. Peut être involontaire, mais pas si néfaste.


Aujourd’hui, dans la plupart des écoles, le rang silencieux a laissé place au chuchotement autorisé. En théorie, l’idée est belle : permettre aux enfants de garder un lien social, d’échanger doucement. Mais en pratique ? Le chuchotement devient souvent bavardage, puis éclats de voix, puis agitation… au point que la transition vers la prochaine activité est plus difficile. Alors, faut-il revenir à l’ancien modèle ? Pas tout à fait. Car si le rang d’autrefois avait le mérite de canaliser, il était aussi appliqué avec une fermeté qui, parfois, ne laissait pas de place à la compréhension ni à l’autonomie.


C’est ici que la vision de S.A.G.E. entre en scène. Cette approche, c’est l’art d’allier un peu d’hier, la clarté du cadre, le respect des règles, aux besoins d’aujourd’hui, la bienveillance, la pleine conscience, la compréhension des rythmes émotionnels des enfants. Le silence, dans cette approche, n’est pas une punition ou un moyen de contrôle. Il devient une ressource.



"Le silence n’est pas l’absence de bruit, c’est la présence de soi."

Le rang, ne devrait pas être un moment où l’on “impose de se taire pour éviter le bruit”. C’est un moment que l’on offre à l’enfant. Une bulle où il peut respirer après une activité stimulante, observer ce qui l’entoure, se recentrer sur ses sensations, se préparer intérieurement à ce qui vient ensuite. C’est un moment tampon de transition qui, bien mené, peut devenir régénérateur.


Imaginez : le cour d'art dramatique ou la période de jeux extérieurs se termine, celui-ci bruyant et coloré. L’enseignant ou l'éducatrice annonce le déplacement. Les enfants se mettent en rang, mais pas pour “obéir à un ordre” : ils sont invités à marcher en silence pour écouter leurs pas, sentir leur respiration, remarquer la lumière dans le corridor sentir le vent qui souffle. C’est simple, gratuit, et terriblement efficace pour réapprendre à l’enfant que le silence peut être un allié, pas un ennemi.


Dans ces moments, nous enseignons bien plus que la discipline. Nous transmettons la maîtrise de soi, le respect des autres, la connexion intérieure, l’observation attentive. Un enfant qui apprend à marcher dans le calme découvre qu’il peut choisir de garder son énergie pour ce qui compte vraiment. Et si, dans quelques années, nos élèves devenaient des adultes capables de marcher calmement, d’écouter, de réfléchir avant d’agir… grâce à ces petites pratiques quotidiennes ?


Qui n’a jamais besoin d’un moment de répit dans sa journée pour simplement faire le vide… ou le plein, selon ses besoins ? Par exemple, avez-vous déjà essayé de marcher dans un corridor en prenant conscience de votre respiration, tout en laissant s’éloigner les pensées polluantes ? Si oui, super ! Vous comprendrez alors exactement ce que je souhaite vous transmettre ainsi qu'aux enfants. Si non, super aussi ! Parce qu’en lisant jusqu’à la fin, vous découvrirez que non seulement cette pratique fera du bien autour de vous et deviendra un apprentissage puissant pour les enfants, mais qu’en plus… vous en tirerez de grands avantages.


Et si nous changions la culture du silence ? Nous vivons dans une société où chaque instant est rempli de sons, d’images, de notifications. Les enfants d’aujourd’hui ont rarement l’occasion de se poser. Le silence devient étrange, voire inconfortable. En réintroduisant des moments courts de silence constructif, nous offrons à la prochaine génération un outil rare et précieux : la capacité de se reconnecter à soi dans le tumulte.


Dans la vision S.A.G.E., le rang silencieux revisité n’est pas un retour à l’autorité dure du passé. C’est un cadre clair, posé avec bienveillance, qui sert un objectif précis : enseigner l’art de la pause, de la maîtrise, de l’attention. Il n’est pas question d’imposer un silence absolu comme si toute parole était une faute. Il s’agit plutôt de choisir des moments où le calme devient une expérience positive. Ce n’est pas : “Tais-toi, je ne veux pas t’entendre.” C’est : “Viens, on marche en silence pour profiter de ce moment.”


Pour appliquer cela concrètement, il suffit de quelques ajustements. Expliquer l’intention aux enfants : on marche en silence non pas pour éviter une punition, mais pour se créer un moment de repos et de connexion. Donner un thème d’observation : chercher trois choses rouges dans le corridor, compter ses pas jusqu’à la porte, écouter un bruit nouveau. Valoriser l’effort : remercier les élèves pour leur participation au calme collectif. Et surtout, alterner avec d’autres moments de socialisation : le silence n’est pas la norme constante, mais un outil au service du bien-être.


Oui, il y a dans cette idée un parfum d’hier : celui des rangs ordonnés, des déplacements structurés. Mais il y a aussi tout ce que notre époque exige : la bienveillance, l’écoute des besoins, la conscience que le silence peut être un cadeau. C’est là toute la vision de S.A.G.E. : s’inspirer du passé pour retrouver des pratiques qui avaient du sens, les adapter au présent pour les rendre humaines, douces et porteuses d’apprentissage, et préparer l’avenir en élevant des enfants capables de trouver le calme en eux-mêmes.


La prochaine fois que vous verrez un groupe d’enfants marcher en silence, demandez-vous : est-ce un silence imposé… ou un silence qui nourrit ? Et si vous testiez cette version du rang S.A.G.E. dans votre école ou votre service de garde ? Observez les visages, ressentez l’ambiance, puis demandez aux enfants : “Qu’as-tu remarqué pendant que nous marchions ?” Leurs réponses pourraient vous surprendre. Parce qu’au fond, le silence n’est pas l’absence de bruit. C’est la présence de soi.


"Le silence n’est pas l’absence de bruit, c’est la présence de soi."


Sandra Mathieu

V.I.P De L'Éducation


 
 
 

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